Fiche technique compacte pour ballet : lumière, sols, portances, sécurité
Vous accueillez prochainement une compagnie de danse classique ? Cette fiche technique synthétise les exigences clés : niveaux de lumière, choix du sol, capacités de charge et mesures de sécurité. Suivez ces recommandations pour offrir un plateau sûr, performant et respectueux du corps des danseurs.
Pourquoi une fiche technique spécifique au ballet ?
Un ballet classique sollicite le corps à l'extrême : pointes, sauts, réceptions et portés dynamiques. Une scène pensée pour le théâtre parlé ou le concert amplifié ne suffit pas. Les risques sont multiples : fatigue visuelle, glissades, blessures ou affaissement de structure. En fixant des critères chiffrés dès la pré-production, vous gagnez en efficacité et rassurez la troupe et les assureurs.
Un gain de temps pour tous les corps de métier
- Le régisseur lumière valide immédiatement les gabarits de projecteurs et le plan de feu interactif (article prochainement disponible).
- Le directeur technique anticipe les renforts de structure sans retarder le montage.
- Les danseurs consultent la fiche avant de signer leur contrat, limitant les annulations de dernière minute.
Lumière : niveaux, directions et températures

La lumière influence à la fois la lisibilité scénique et la sécurité. Un plateau trop sombre augmente le risque d'entorses ; une lumière trop froide, elle, fatigue la rétine. Pour un ballet, l'enjeu est double : souligner la ligne des bras sans éblouir, dessiner la perspective sans créer d'angles morts. Les créateurs lumière anticipent les temps d'adaptation oculaire entre les tableaux, programment des fondus doux et calibrent les contre-jours pour ne jamais masquer les repères latéraux que les danseurs utilisent pour leur orientation. Un faisceau étroit sur une arabesque, un halo chaud sur une diagonale d'adage : chaque couleur, chaque intensité participe à la précision du geste et à la prévention des blessures, tout en respectant la dramaturgie du chorégraphe et le confort du public.
Situation | Niveau recommandé | Température (K) | Notes terrain |
---|---|---|---|
Échauffement sur scène | 300 lx | 3 200 K | Éclairage homogène, sans ombres vives |
Filage général | 400–500 lx | 3 200 K | Ajoutez des contre-plongées douces pour la profondeur |
Représentation classique | 600–800 lx | 3 000–3 300 K | Accentuer côtés et basse face pour modeler le volume |
Pas de deux intimiste | 200–300 lx | 2 800–3 000 K | Forte directionnalité pour isoler les danseurs |
Final grand corps de ballet | 800–1 000 lx | 3 200 K | Bords de scène éclairés pour la synchronisation |
Pour les effets spéciaux (gobos, découpe laser, fumée fine), prévoyez des circuits indépendants et des filtres qui ne heurtent pas la vision périphérique des danseurs. Un black-out total doit être limité à 3 secondes maximum pour laisser le temps aux pupillométries de s'adapter.
Sols : critères indispensables

Le sol est l'assurance-vie des pointes. Une plate-forme inadaptée provoque ampoules, tendinites et déchirures. Voici l'anatomie d'un sol idéal. Au-delà de la matière, il faut considérer la résilience, la restitution d'énergie et la diffusion des impacts sonores. Un revêtement mal calé transmet une vibration parasite qui, additionnée à des centaines de petits sauts, fatigue la voûte plantaire. Inversement, un sol trop absorbant tue l'élan des grands jetés et oblige le danseur à forcer, ce qui augmente le risque de lésions ligamentaires. L'équilibre se trouve dans une chaîne — vinyl, mousse, ressort — où chaque couche joue un rôle complémentaire : adhérence contrôlée, amorti progressif, rebond mesuré, le tout parfaitement plan même après plusieurs démontages et remontages en tournée. Le respect scrupuleux de ces critères rallonge la durée de vie du plateau et réduit drastiquement les frais médicaux liés aux blessures de surcharge.
1. Surface d'usure
- Revêtement : vinyl mat 2 mm, COF 0,5–0,7. Trop lisse : glissade ; trop adhérent : blocage du pivot.
- Jointure invisible : joncs soudés ou double-face haute densité pour éviter les lèvres.
2. Sous-couche amortissante
- Mousse haute résilience 8–10 mm.
- Dissipation d'énergie : 60 % minimum selon la norme DIN 18032-2.
3. Plancher à ressorts
Un lattage sur lambourdes ou caissons élastomères garantissant un taux de restitution (renvoi d'énergie) de 15 à 25 %.
Tableau de compatibilité
Type de revêtement | Avantages | Limites |
---|---|---|
Vinyl soudé | Pose rapide, entretien simple | Durée de vie < 10 ans |
Linoléum naturel | Éco-responsable, bon grip | Sensible à l'humidité |
Bois huilé | Aspect premium, acoustique chaude | Nécessite usage de rosin pour l'adhérence |
Entre deux spectacles, stockez le revêtement enroulé face contre sol dans un local tempéré (15–25 °C) pour éviter la casse par torsion.
Portance : connaître les charges pour éviter l'affaissement
Les portés d'un ballet classique génèrent des charges ponctuelles jusqu'à 3 kN. Ajoutez la scénographie (ponts, décors) et le passage d'engins (piano, praticables), et vous touchez vite les limites d'une scène historique. Vérifiez les certificats du bureau de contrôle ou faites réaliser un test de charge avant la première répétition.
Source : Fédération nationale des exploitants de lieux scéniques
Pour les charges ponctuelles (pied de praticable, piétement de piano), prévoyez des cales de diffusion de 20 × 20 cm afin de répartir la pression. Les portiques aluminium doivent être certifiés EN 1090 et contrôlés visuellement après chaque transport.
Sécurité et accès
Circulation backstage
- Dégagements nus de 2 m de large minimum.
- Éclairage de sécurité 5 lx, alimenté 1 h en autonomie.
- Accès direct aux postes de secours équipés de défibrillateur.
Prévention des blessures
Installez un espace de préparation physique : barres murales, tapis mousse, packs de glace et élastiques. Température constante 21 °C. Hygrométrie 40–60 %.
Interactions technologiques
Si vous prévoyez des prises de vue aériennes, coordonnez-vous avec un opérateur drone certifié pour éviter les collisions : un guide complet est disponible ici : sécurité des drones en danse (article prochainement disponible).
Checklist rapide
- Sol amortissant : COF 0,5–0,7, restitution 15–25 %.
- Lumière générale : 600–800 lx, 3 000 K.
- Charge UDL : 500 kg/m² minimum, pointes amorties.
- Backstage : 2 m de large, 5 lx secours.
- Point premiers secours et défibrillateur à < 50 m.
Besoin d'une fiche téléchargeable ? Rendez-vous sur le répertoire des danseurs classiques : de nombreux modèles y sont partagés par les compagnies.
Quiz : êtes-vous prêt à accueillir un ballet ?
FAQ
- Puis-je utiliser un sol de gymnastique pour un ballet ?
- Non. Les tapis de gymnastique absorbent trop l'énergie et gênent les pirouettes. Optez pour un plancher à ressorts couvert d'un vinyl danse.
- Comment tester la portance réelle de ma scène ?
- Faites appel à un bureau de contrôle qui posera des sacs de sable calibrés et des capteurs de flèche. Un rapport formel protège juridiquement l'exploitant.
- Les danseurs peuvent-ils rosiniser le sol ?
- Oui, à condition de protéger les grilles de ventilation et de nettoyer avec un détergent neutre après chaque filage.
- Quelle distance minimale entre la face avant du plateau et la fosse d'orchestre ?
- 1,20 m pour éviter les chutes lors des grands jetés. Une lisse rembourrée est recommandée.
Prêt à passer à l'action ? Téléchargez le modèle de fiche au format PDF et partagez-le avec votre équipe technique. Vous réduirez les allers-retours et garantirez une première répétition fluide.