Synchronisation pub & série : licencier un couplet rap sans perdre ses royalties
Un spot télé, une série Netflix : la synchronisation peut propulser votre titre au-delà des plateformes de streaming. Encore faut-il licencier ce couplet rap sans céder la totalité de vos royalties. Suivez ce guide pour comprendre les droits en jeu, négocier un deal équitable et sécuriser vos revenus à long terme.
Pourquoi la synchronisation change la donne pour un rappeur ?

Diffuser un couplet rap dans une publicité ou un épisode de série multiplie votre exposition, mais ouvre aussi un nouveau flux financier : la synchronisation. Contrairement au streaming où le centime se monnaie au million d'écoutes, un accord de synchro offre une licence à usage spécifique assortie d'un forfait immédiat et de revenus récurrents (royalties, révisions tarifaires, rediffusions internationales). Une présence sur l'annuaire de rappeurs professionnels augmente vos chances d'être repéré ; encore faut-il arriver préparé.
Les droits en présence : auteur, compositeur, interprète
- Droits d'auteur : texte et topline du couplet rap.
- Droits voisins : interprétation vocale, beatmaking, production phonographique.
- Master : enregistrement final, souvent détenu par le label ou l'artiste autoproduit.
Un superviseur musical ne signera rien tant que tous les ayants droit ne sont pas identifiés. Mettez à jour vos split sheets et vos métadonnées ISRC avant le premier appel.
Étapes pour licencier un couplet rap en pub ou série
1. Vérifier la chaîne des ayants droit
Confirmez la part de chaque co-auteur, beatmaker ou label. Un désaccord interne peut bloquer le dossier chez l'annonceur pendant des semaines.
2. Négocier l'accord de synchro
La négociation porte sur trois volets :
- Forfait initial (synch fee) versé à la signature.
- Royalties d'exécution via la SACEM ou une société sœur à l'étranger.
- Extensions : cut-downs, versions director's cut, making-of.
Préparez un argumentaire chiffré : taux d'engagement sur réseaux, vues YouTube, editorial playlists. La bio rap percutante que vous partagez aux annonceurs doit refléter ces données.
3. Sécuriser les split sheets et les métadonnées
Déclarez immédiatement l'œuvre à la SACEM. Inscrivez les informations ISWC (œuvre) et ISRC (master) dans le contrat. Sans ces codes, vos royalties d'exécution risquent d'être bloquées.
Garder la maîtrise de ses royalties
SACEM : la collecte automatisée
Vous percevez les droits d'auteur chaque fois que le spot est diffusé. Vérifiez que le diffuseur dépose sa feuille de programme : c'est la condition pour que la SACEM vous crédite.
Modèle flat fee + royalties : la formule hybride
Refusez le « buy-out » total. Exigez au minimum :
- Un forfait proportionnel à la durée d'utilisation (30 s, 60 s, 90 s).
- Le maintien des droits d'auteur et voisins sur chaque rediffusion.
Vous n'êtes pas seul : rejoignez le réseau des superviseurs de synchro (article prochainement disponible) pour peser dans la négociation collective.
Clauses à surveiller dans le contrat
Durée, territoire, supports
Un accord de 12 mois France peut sembler limité, mais attention aux options de reconduction tacite. Notez précisément :
Clause | Question à poser | Action recommandée |
---|---|---|
Durée | La licence cesse-t-elle automatiquement ? | Insérer une date de fin ferme. |
Territoire | Le spot sera-t-il diffusé sur les vols internationaux ? | Négocier un avenant ou un bonus. |
Supports | Radio, VOD, réseaux sociaux inclus ? | Lister chaque support dans un annexe. |
Option de buy-out : pourquoi refuser
Un buy-out supprime vos droits futurs contre un chèque unique. Tentez plutôt :
- Un plafond de diffusion (GRP) au-delà duquel un surcoût s'applique.
- Une fenêtre d'exclusivité courte (6 mois) suivie d'une revalorisation.
Checklist express avant de signer
- Contrôler les splits (100 %) et les métadonnées.
- Exiger le draft du contrat deux jours avant signature.
- Préciser durée, territoire, supports, extensions.
- Inclure une clause de reporting trimestriel des diffusions.
- Vérifier la conformité RGPD si la campagne cible plusieurs pays UE.
FAQ
- Faut-il un éditeur pour conclure une synchronisation ?
- Non, mais un éditeur expérimenté peut sécuriser la négociation et accélérer le versement des synch fees.
- Quelle est la différence entre droits voisins et synch fee ?
- La synch fee est un forfait payé pour l'usage de votre master ; les droits voisins rémunèrent l'interprétation quand l'œuvre est diffusée.
- Peut-on licencier un couplet rap déjà sorti en single ?
- Oui, mais vérifiez les clauses d'exclusivité avec votre label et ajustez le contrat de synchro en conséquence.
- Comment déclarer les diffusions à l'étranger ?
- Votre société de gestion collective transmet les informations aux homologues locales ; assurez-vous que le diffuseur fournit les cue sheets complètes.
- Une campagne social media nécessite-t-elle un contrat séparé ?
- Pas forcément ; intégrez les réseaux sociaux dans la liste des supports et définissez un barème clair par tranche de vues.
Quizz : Êtes-vous prêt pour une synchro ?
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