Beats partagés : comment répartir droits voisins avant la sortie d'un single rap
Vous êtes rappeur ou beatmaker et vous préparez la sortie d'un nouveau single ? Avant même d'appuyer sur « publier », clarifiez la répartition des droits voisins pour éviter les conflits et booster vos revenus à long terme. Suivez le guide pas à pas.
Pourquoi anticiper les droits voisins ?

Les droits voisins rémunèrent les artistes-interprètes, les producteurs et les organismes de radiodiffusion pour l'exploitation d'un enregistrement. Tant que votre single rap n'est pas sorti, vous pouvez encore négocier un partage équitable ; après publication, il sera trop tard pour corriger un pourcentage erroné sans procédure coûteuse. De plus, un accord bien rédigé renforce votre professionnalisme et rassure les partenaires potentiels (éditeurs, distributeurs, agences de booking) qui scrutent la clarté de votre chaîne de droits avant d'investir dans votre projet.
- Assurer la transparence entre rappeur, beatmaker et label.
- Faciliter la collecte par les sociétés de gestion (SPPF, SCPP, Adami…).
- Sécuriser vos futures synchros publicitaires ou placements en playlist.
Qui doit toucher quoi ?
Les acteurs clés
- Artiste-interprète principal (rappeur ou groupe).
- Beatmaker (producteur phonographique lorsque le contrat le prévoit).
- Label ou auto-producteur qui finance l'enregistrement.
Exemple d'allocation usuelle
Partie prenante | % indicatif sur les droits voisins |
---|---|
Artiste-interprète | 35 % |
Beatmaker | 25 % |
Label/Producteur | 40 % |
Ces pourcentages varient selon l'apport financier et créatif. Un beatmaker qui livre un type beat acheté sur une plateforme cédera parfois 100 % des droits voisins au rappeur ; l'inverse est possible si le beatmaker endosse le rôle de producteur exécutif.
Source : Centre national de la musique
Méthodes de répartition avant la sortie
1. Accord de split sheet
La split sheet recense chaque contributeur, son rôle et le pourcentage accordé. Faites-la signer dès la fin du mixage.
2. Contrat de cession de master
Si le label finance l'enregistrement, il devient souvent détenteur du master. Le beatmaker peut négocier un minimum garanti ou un royalty plancher sur les droits voisins.
3. Société de gestion collective
Inscrivez-vous auprès de la SPPF (labels indépendants) ou SCPP (majors) pour les producteurs et à l'Adami ou la Spedidam pour les artistes-interprètes. Les codes ISRC attribués au single sécurisent la traçabilité des exploitations.
Checklist contractuelle en 8 points
- Nom légal de chaque partie (vérifiez les statuts auto-entrepreneur ou société).
- Pourcentage de droits voisins attribué.
- Territoires et durée d'exploitation.
- Modalités d'avance ou minimum garanti.
- Délai de reddition de comptes (trimestriel conseillé).
- Clé de répartition en cas de remix ou de version deluxe.
- Clause de réversion en cas de résiliation du contrat.
- Signature manuscrite ou électronique certifiée (docu-sign, NFT token, etc.).
Outils pratiques pour gérer vos splits
- SoundExchange : indispensable si vous visez le marché américain.
- Imusician ou DistroKid Splits : répartissent automatiquement les revenus de streaming.
- Google Sheets + Add-on Tiller : idéal pour suivre les virements mensuels.
Cas d'école : single auto-produit vs single signé
Paramètre | Auto-production | Contrat label |
---|---|---|
Financement studio | Artiste | Label |
Propriétaire du master | Artiste | Label |
Droits voisins artiste | 60 % | 35 % |
Droits voisins beatmaker | 40 % | 25 % |
Délai d'encaissement | 1-2 mois | 3-9 mois |
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Erreurs fréquentes à éviter
- Reporter la discussion : le stress de la sortie ne doit pas masquer l'enjeu à long terme.
- Confondre droits d'auteur et droits voisins : le premier rémunère la composition, le second l'enregistrement.
- Négliger la preuve : conservez mails, fichiers sources et journaux de session (Pro Tools, Ableton…).
- Oublier les featurings : un couplet invité nécessite un avenant avec pourcentage clair.
Étape suivante : booster votre visibilité
Une fois vos droits sécurisés, assurez-vous d'être repérable par les programmateurs live et superviseurs de synchro. Complétez votre profil sur l'annuaire rap de référence et travaillez votre storytelling social pour convertir l'attention en dates rémunératrices.
FAQ
- Le beatmaker peut-il être considéré comme artiste-interprète ?
- Oui, s'il joue un instrument ou programme des parties originales pendant l'enregistrement, il peut prétendre à la part artiste-interprète en plus de la part producteur.
- Faut-il déclarer un featuring international dans la split sheet ?
- Absolument ; précisez le pays de résidence et le numéro d'adhérent à la société de gestion étrangère pour éviter les blocages de collecte.
- Que faire si le label impose un pourcentage jugé trop bas ?
- Négociez un minimum garanti ou un seuil déclencheur de renégociation lorsque le titre atteint un certain nombre de streams.
- Les droits voisins expirent-ils ?
- Oui : 70 ans après la première publication en Union européenne. Passé ce délai, l'enregistrement tombe dans le domaine public pour les droits voisins.
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