Contrat de test shoot : sécuriser les droits du maquilleur et du photographe

Vous préparez un test shoot ? Sans contrat écrit, vous exposez vos créations – maquillage et photos – à des usages non souhaités. Suivez notre guide pour rédiger un contrat de test shoot clair qui protège à la fois le maquilleur, le photographe, les modèles et la marque de votre future réputation.

Pourquoi formaliser un contrat de test shoot ?

Clarifier les attentes créatives dès le briefing

Le test shoot est un terrain d'expérimentation. Pourtant, liberté n'est pas improvisation totale : un contrat fixe le moodboard, le nombre d'images livrées, le délai de retouche et le crédit de chacun. Vous évitez ainsi les malentendus qui ruinent une relation avant même la publication.

Sécuriser les droits d'auteur et d'image

En France, le photographe est automatiquement auteur des clichés tandis que le maquilleur détient les droits sur la conception des looks. Sans contrat de test shoot, aucune partie ne sait précisément ce qui est cédé, pour combien de temps, ni sur quels supports. Résultat : litiges, retraits forcés de publications, voire atteinte à votre réputation professionnelle. Des contentieux similaires se multiplient, comme le rappellent les spécialistes des droits à l'image en campagnes sociales (article prochainement disponible).

Les clauses clés d'un contrat de test shoot gagnant-gagnant

ClauseMaquilleurPhotographe
ObjetProtège la conception artistique du maquillageProtège la direction photo et l'éclairage
Droits d'auteurDétaille la licence sur les looks (durée, supports)Précise la cession ou la licence des images
Crédits obligatoiresAssure la visibilité en cas de publicationGarantit la signature du photographe
Rémunération ou échangeValorise les produits et le temps passéValorise la post-production
Usage commercial futurPrévoit un avenant si une marque achète les imagesFixe un barème de rachat clair
Assurance & responsabilitésPrécise la gestion des réactions cutanéesCouvre le matériel photo

Droits d'auteur : qui possède quoi ?

Œuvre photographique vs. création maquillage

Le Code de la propriété intellectuelle distingue deux œuvres : la photographie et le maquillage. Le photographe possède le fichier original ; le maquilleur possède la stylisation du visage. Pour éviter la double revendication, stipulez dans votre contrat de test shoot que chaque partie cède une licence non exclusive pour la promotion de la collaboration.

Licence d'utilisation : trois variables incontournables

  1. Durée : illimitée pour un book perso, mais limitée à un an pour une publication sponsorisée, par exemple.
  2. Territoire : monde entier ou uniquement réseaux sociaux francophones ?
  3. Supports : print, web, expo, dossier de presse. Chaque nouveau support se négocie.

Si de futures exploitations commerciales sont probables, prévoyez un avenant tarifé. Les équipes vidéo appliquent déjà ce réflexe dans un contrat de cession d'œuvres.

Processus de négociation pas à pas

  • Étape 1 – Brief commun : moodboard, palette couleurs, planning.
  • Étape 2 – Liste des livrables : nombre de photos haute résolution, formats web, making-of.
  • Étape 3 – Brouillon de contrat : chacun note ses attentes en droits et crédits.
  • Étape 4 – Relecture croisée : un ami juriste ou la plateforme de collaboration maquilleurs propose souvent des modèles.
  • Étape 5 – Signature électronique : simple, datée, archivée dans le cloud.
  • Étape 6 – Suivi post-publication : vérifier le respect des crédits et réagir vite en cas de ré-usage non prévu.

Modèle de clause à adapter

Droits concédés : Le maquilleur accorde au photographe, à titre gratuit et non exclusif, le droit de reproduire et représenter les créations de maquillage réalisées lors du test shoot du [date], pour une durée de trois ans, sur les supports suivants : site web personnel, réseaux sociaux, portfolio PDF et expositions non commerciales. Toute exploitation commerciale fera l'objet d'un avenant écrit fixant rémunération et modalités.

Limiter les usages IA et deepfake

Prévenez la génération d'images dérivées par intelligence artificielle : une clause interdit la création de clones numériques sans autorisation. Le sujet est développé dans notre article sur la protection de l'image face aux IA.

[QUIZ] Êtes-vous prêt·e à signer votre prochain test shoot ?

1. Faut-il toujours fixer la durée de la licence ?
2. Qui possède le maquillage appliqué sur le modèle ?
3. Une publication sponsorisée par une marque nécessite-t-elle un avenant ?

Solutions :

  1. Oui, pour éviter un usage illimité.
  2. Le maquilleur.
  3. Oui, toujours.

FAQ

Le contrat de test shoot doit-il être signé par le modèle ?
Oui, le modèle signe une autorisation de diffusion qui complète le contrat principal. Sans son accord, la publication des images reste risquée.
Quelle rémunération prévoir pour un test shoot ?
Beaucoup d'équipes optent pour le TFP (« Time For Print »). Toutefois, prévoyez au minimum le remboursement des produits et frais de déplacement.
Puis-je vendre les images issues d'un test shoot à un magazine ?
Seulement si le contrat inclut une clause de cession commerciale ou un avenant rémunéré. Tous les participants doivent valider le nouvel usage.
Comment réagir si mes photos sont utilisées sans crédit ?
Contactez l'éditeur pour demander la régularisation sous 48 h. En l'absence de réponse, passez à la mise en demeure puis à l'action judiciaire.
Un emoji de validation suffit-il comme signature ?
Non ; utilisez une signature électronique qualifiée ou un scan signé pour garantir la valeur probante du contrat.

Passer à l'action

Photographe et maquilleuse signant un contrat de test shoot

Le prochain contrat de test shoot est l'occasion de professionnaliser votre workflow. Téléchargez notre checklist complète, adaptez le modèle de clause, puis bloquez une réunion de 15 minutes avec votre futur binôme pour aligner les attentes. Vous gagnerez du temps, protégerez votre image et cultiverez une réputation solide – des atouts déterminants pour négocier vos futurs droits voisins, comme expliqué dans cet article sur les droits voisins.

Besoin d'un exemple concret ? Inspirez-vous des contrats de séries quotidiennes où les clauses d'exclusivité sont négociées comme montré dans notre décryptage. Les mêmes principes s'appliquent : durée, territoire, supports et rémunération évolutive.

À vous de jouer : sécurisez vos créations, gagnez en tranquillité et concentrez-vous sur l'essentiel : l'art et la collaboration.

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