Gérer les droits voisins avant de poster une session blues live sur YouTube
Vous venez d'enregistrer une session blues enflammée et vous brûlez de la partager sur YouTube ? Avant de cliquer sur « Publier », assurez-vous de bien comprendre les droits voisins : ces revenus complémentaires protégés par la loi qui rémunèrent interprètes et producteurs. Dans cet article, vous découvrirez pas à pas comment identifier les ayants droit, négocier les autorisations et optimiser la monétisation de votre vidéo sans risquer le strike ni le litige.
Pourquoi les droits voisins sont incontournables pour une session live sur YouTube ?
Les droits voisins complètent le droit d'auteur : ils rétribuent l'artiste-interprète (vous ou vos musiciens) et le producteur phonographique (label ou autoproduction) pour chaque utilisation secondaire de l'enregistrement. Dès qu'une vidéo est mise en ligne, YouTube déclenche un nouveau mode d'exploitation ; sans autorisations écrites, la plateforme peut bloquer la diffusion ou monétiser au profit d'un tiers grâce à Content ID.
Différence rapide entre droit d'auteur et droits voisins
- Droit d'auteur : protège la composition et les paroles (l'œuvre).
- Droits voisins : protègent l'enregistrement et la prestation.
Qui perçoit quoi ?
Ayant droit | Part de la rémunération YouTube (exemple France) |
---|---|
Plateforme (YouTube) | ≈ 45 % |
Producteur phonographique | ≈ 27,5 % |
Artistes-interprètes | ≈ 27,5 % |
Ces proportions varient selon les accords, mais illustrent l'importance de déclarer correctement les ayants droit pour toucher votre part.
Étape 1 – Cartographier les ayants droit de votre enregistrement live
- Identifiez l'artiste-interprète principal. Dans un duo ou un groupe, listez chaque musicien audible sur la captation.
- Déterminez le producteur phonographique. Si vous avez financé le studio mobile, vous êtes producteur ; sinon, votre label l'est.
- Vérifiez la présence d'une œuvre reprise. Pour un standard blues, contactez également les éditeurs pour le droit d'auteur.
Besoin d'un rappel détaillé sur les enjeux contractuels ? Consultez notre article éviter les pièges lors de vidéos live partagées en ligne (article prochainement disponible).
Étape 2 – Obtenir les autorisations avant la mise en ligne
1. L'accord écrit des musiciens
Un simple mail récapitulant la date, la durée de diffusion et la répartition des revenus suffit juridiquement si chacun répond « Bon pour accord ». Mentionnez les pourcentages et la durée (ex. : cession non exclusive pendant cinq ans).
2. La licence du producteur
Le producteur doit autoriser l'intégration sur YouTube et la monétisation. Sans ce document, le système Content ID risque de bloquer la vidéo ou de reverser les revenus à un distributeur numérique tiers.
3. La gestion collective optionnelle
En France, l'Adami et la Spedidam pour les artistes, la SCPP ou la SPPF pour les producteurs collectent automatiquement une partie des revenus YouTube. Déclarez votre captation pour activer le versement semestriel.
Étape 3 – Paramétrer correctement YouTube Studio
- Renseignez les métadonnées (titre, compositeur, interprètes, ISRC si disponible).
- Ajoutez les contributeurs dans la section « Participants » pour faciliter la reconnaissance Content ID.
- Sélectionnez la bonne licence : conservez vos droits voisins et activez la monétisation publicitaire si tous les co-ayants droit ont signé.
Envie d'améliorer l'impact de votre diffusion ? Lisez aussi organiser un live interactif pour élargir votre fanbase (article prochainement disponible).
Étape 4 – Négocier la répartition des revenus YouTube
Plusieurs scénarios de partage existent :
- Répartition 50/50 : classique entre artiste solo et producteur.
- Modèle groupe égalitaire : le pourcentage artiste se divise entre les membres (ex. : 27,5 % ÷ 4).
- Autoproduction : vous cumulez parts producteur et artiste, soit ~ 55 % du revenu net YouTube.
Exemple chiffré
Si votre vidéo génère 1 000 € de revenus publicitaires :
- YouTube garde 450 €.
- Il reste 550 € pour les ayants droit.
- En autoproduction, vous touchez les 550 €.
- En duo avec label, chaque partie touche 275 €.
Étape 5 – Prévenir les conflits grâce à un accord simplifié
Un contrat de cession de droits voisins en trois clauses suffit :
- Objet : autorisation de diffusion et de monétisation sur YouTube.
- Durée & territoire : cinq ans, monde entier.
- Rémunération : pourcentage clairement indiqué + modalités de versement (PayPal, virement trimestriel…).
Un modèle d'accord type est disponible dans notre article sécuriser vos shows live ou streaming.
Mesurer vos performances après publication
Surveillez YouTube Analytics : RPM, durée de visionnage et géolocalisation des vues. Ces données aident à ajuster vos futures négociations et à mieux cibler vos tournées. Pour une visibilité accrue dans l'écosystème blues, inscrivez-vous sur l'annuaire des chanteurs blues et renvoyez vos visiteurs vers votre chaîne.
Graphique : Répartition des revenus YouTube pour un titre blues autoproduit
Quiz : êtes-vous prêt à publier votre session ?
FAQ
- Faut-il déclarer une captation live à l'Adami ?
- Oui, si vous êtes artiste-interprète et que l'enregistrement est commercialisé ou diffusé, la déclaration déclenche la collecte automatique des droits voisins.
- Peut-on monétiser une reprise blues sous licence Creative Commons ?
- La plupart des licences CC n'autorisent pas l'exploitation commerciale. Lisez la mention « Non Commercial » (NC) et vérifiez que l'auteur accepte YouTube Ads.
- Combien de temps les droits voisins durent-ils ?
- En France : 70 ans après la première publication de l'enregistrement. Les revenus YouTube peuvent donc être perçus sur plusieurs décennies.
- Comment éviter un blocage Content ID ?
- Renseignez correctement les métadonnées, obtenez la licence du producteur et utilisez l'outil « Afficher la correspondance » dans YouTube Studio pour contester si nécessaire.
Conclusion : passez à l'action en toute légalité !

Les droits voisins ne sont pas un détail administratif mais une vraie source de revenus pour votre projet blues. Identifiez les ayants droit, signez des accords clairs et optimisez vos paramètres YouTube. Vous pourrez ainsi profiter de chaque vue, renforcer votre crédibilité et financer de nouvelles sessions live. Besoin d'un accompagnement ? Téléchargez notre mini-guide et rejoignez gratuitement l'espace conseils pour artistes indépendants.