Année préparatoire ou cursus universitaire : quelle voie pour devenir chorégraphe ?

Vous hésitez entre une année préparatoire intense ou un cursus universitaire plus long pour devenir chorégraphe ? Dans ce guide, vous découvrirez les forces, limites et débouchés de chaque option, ainsi que des conseils concrets pour faire le meilleur choix selon votre profil, vos finances et vos ambitions artistiques.

Comprendre les deux parcours : vision d'ensemble

Avant de plonger dans les détails, clarifions les grandes lignes :

Année préparatoire : accélérateur d'expérience scénique

Objectifs pédagogiques

Une année préparatoire vise à muscler votre technique, aiguiser votre créativité et vous confronter rapidement au plateau. Au programme : ateliers chorégraphiques quotidiens, laboratoires d'improvisation, rencontres de professionnels et mini-résidences pour monter vos premières pièces.

Avantages clés

• Immersion totale : 25 à 35 heures de studio par semaine, encadrées par des artistes en activité.
• Portes ouvertes sur le réseau : spectacles de fin d'année où repéreurs et directeurs de compagnies viennent chasser les nouveaux talents.
• Feedback immédiat : coaching personnalisé qui corrige vos lacunes techniques en temps réel.

Limites à anticiper

• Aucun diplôme d'État : utile pour les auditions, moins pour l'enseignement ou la recherche.
• Pression physique : le rythme est soutenu. Préparez votre corps grâce aux conseils pour prévenir les blessures (article prochainement disponible).
• Financement : peu de bourses. Calculez en amont votre budget prévisionnel pour éviter le stress financier.

Cursus universitaire : bâtir un socle théorique solide

Choisir la voie universitaire pour devenir chorégraphe, c'est accepter d'alterner lectures critiques, recherche académique et sessions de studio qui balisent progressivement votre évolution artistique. Entre deux séminaires consacrés à l'histoire des avant-gardes et des cours d'anatomie appliquée, vous confrontez vos hypothèses esthétiques au regard du collectif, expérimentez des protocoles d'improvisation et apprenez à justifier vos partis pris devant un jury. Ce rythme, certes moins intensif que celui d'une année préparatoire, n'en demeure pas moins exigeant : sur un semestre type, vous cumulerez travaux dirigés, analyses vidéo et répétitions encadrées pour élaborer une courte pièce présentée in situ. La richesse du modèle LMD réside justement dans cette capacité à articuler démarche scientifique, méthodologie de projet et création scénique, autant de compétences indispensables si vous visez un parcours de chorégraphe-chercheur·se ou la direction artistique d'un centre chorégraphique à moyen terme.

Licence Arts du spectacle option danse

Trois ans pour explorer histoire de la danse, analyse du mouvement, dramaturgie et montage de projets. Vous développez une culture chorégraphique indispensable pour positionner votre style.

Parcours STAPS mention « Activités physiques artistiques »

Idéal si vous aimez mêler sciences du sport, anatomie et pédagogie. Vous apprenez à concevoir un entraînement sécurisé tout en affinant votre gestuelle.

Master spécialisé

En deux ans supplémentaires, vous pouvez approfondir la recherche, la médiation culturelle ou la production chorégraphique. Un atout pour intégrer des institutions ou candidater à des résidences longues, comme celles détaillées dans la routine corps-esprit (article prochainement disponible) d'un séjour de création.

Avantages

• Diplômes reconnus par l'État, un plus pour enseigner ou poursuivre un doctorat.
• Frais réduits : les universités françaises sont abordables, et des bourses existent.
• Réseau académique : colloques, laboratoires, possibilités de publier vos recherches sur la chorégraphie.

Ce qu'il faut aimer pour réussir

Le système LMD implique lectures, dossiers et examens. Si vous préférez uniquement créer, la fac peut sembler théorique. Mais ces connaissances nourrissent la créativité : comprendre les sources de Pina Bausch ou Merce Cunningham donne du relief à vos pièces.

Comment choisir la bonne voie pour devenir chorégraphe ?

1. Clarifiez votre horizon à 5 ans : voulez-vous rapidement rejoindre une compagnie ou viser l'enseignement/production ?
2. Évaluez vos ressources : temps, finances, santé. Utilisez un tableur pour simuler les coûts sur 12 mois vs 36 mois.
3. Analysez vos forces actuelles : technique solide mais pas de réseau ? L'année préparatoire ouvre des portes. Vue conceptuelle forte mais technique à renforcer ? Une licence offre trois ans pour progresser.
4. Testez les deux formats : participez à des stages courts pendant l'été ou suivez une session de formation intensive pour ressentir la dynamique de chaque structure.
5. Consultez des chorégraphes en activité : beaucoup ont un parcours hybride. Certains commencent par une année préparatoire puis intègrent un Master pour structurer leur production.

Études hybrides : le meilleur des deux mondes ?

De plus en plus d'écoles proposent un double cursus : une année préparatoire intégrée à la première année de licence. Vous bénéficiez d'un encadrement pratique tout en validant des crédits universitaires. Vérifiez bien que les diplômes sont accrédités pour éviter les mauvaises surprises.

Cas pratique : Clara, 25 ans

Après un BTS design, Clara suit une année préparatoire dans une école privée. Elle décroche un assistanat chorégraphique sur un projet capté en streaming. Pour négocier le contrat de captation live, ses connaissances juridiques sont limitées ; elle enchaîne donc avec une licence Arts du spectacle en alternance. Résultat : en trois ans, elle combine réseau scénique, diplôme et compétences en production.

Financer votre choix

Bourses publiques et dispositifs privés

• Bourses CROUS pour les licences.
• Prêts étudiants à taux préférentiel pour les écoles privées.
• Mécénat d'entreprise lors d'un projet de pièce courte : dossier d'intention + budget prévisionnel.
• Aides régionales à la création chorégraphique (jusqu'à 8 000 € pour une première œuvre).

Monétiser vos compétences en parallèle

Dès la deuxième année de licence, proposez des ateliers d'éveil corporel en MJC. Vous gagnez des cachets et testez vos idées chorégraphiques tout en enrichissant votre CV artistique.

Se préparer physiquement et mentalement

Quel que soit le parcours, la charge de travail est élevée. Adoptez un protocole d'échauffement, une alimentation adaptée et des temps de repos. Planifiez vos répétitions dans un outil de gestion pour consacrer au moins 6 heures par semaine à la création personnelle.

Utiliser la technologie

• Applications de capture vidéo pour revoir votre placement.
• Plateformes d'apprentissage en ligne pour approfondir la notation Laban.
• Outils de gestion de budget inspirés des conseils du budget prévisionnel d'une création.

Quiz : êtes-vous prêt·e à choisir votre parcours ?

FAQ

Faut-il un diplôme pour devenir chorégraphe ?

Non, le métier n'est pas réglementé. Cependant, un diplôme rassure partenaires et financeurs, surtout pour l'enseignement ou les subventions.

Peut-on intégrer une année préparatoire après 30 ans ?

Oui. Certaines écoles accueillent des artistes en reconversion jusqu'à 35 ans, à condition de justifier d'un solide niveau technique.

La licence suffit-elle pour enseigner ?

Elle permet de préparer ensuite le Diplôme d'État de professeur de danse, étape incontournable pour enseigner légalement en France.

Quel est le salaire moyen d'un jeune chorégraphe ?

Variable : comptez 150 € à 300 € par représentation pour une courte pièce et environ 2 300 € bruts mensuels pour un poste en centre chorégraphique.

Passer à l'action

Listez vos priorités, visitez les campus, assistez à des classes ouvertes et discutez avec d'anciens élèves. Puis fixez une date butoir pour votre décision. Vous minimiserez ainsi l'hésitation et pourrez consacrer toute votre énergie créative à un objectif clair : devenir chorégraphe et signer votre première pièce.

Prêt·e à franchir le pas ? Téléchargez notre checklist d'admission et commencez dès aujourd'hui à préparer votre dossier.