Convention collective spectacle vivant : ajuster son cachet avant toute discussion
Avant de signer un contrat, chaque artiste doit vérifier que son cachet respecte la convention collective du spectacle vivant. Ce guide pratique vous aide à calculer un tarif juste, à l'expliquer au producteur et à sécuriser vos revenus sans litige.
Pourquoi ajuster son cachet ?

Un cachet aligné sur la convention collective spectacle vivant protège votre statut, valide vos heures pour l'intermittence et prévient toute requalification par l'URSSAF. Vous gagnez en sérénité pour préparer la création artistique plutôt que de courir après un complément de salaire. Cette conformité garantit aussi votre avenir : un cachet sous-évalué peut compromettre votre indemnisation chômage, fausser vos droits à la retraite complémentaire et créer des écarts de référence difficiles à corriger sur vos prochains contrats. En vous basant sur la convention, vous protégez également le collectif : chaque artiste payé au montant juste renforce la valeur perçue de toute la profession, limite la concurrence déloyale et favorise l'émergence de productions de qualité. Enfin, cet alignement sert de point d'appui solide lorsque vous négociez à l'étranger ou dans d'autres disciplines, car il démontre que votre niveau de rémunération s'appuie sur des standards reconnus, ce qui crédibilise immédiatement vos demandes.
Comprendre la convention collective du spectacle vivant
Les catégories d'artistes et techniciens
- Groupe 1 : interprètes principaux (comédiens, solistes, metteurs en scène).
- Groupe 2 : artistes de complément (choristes, doublures, danseurs de corps de ballet).
- Groupe 3 : techniciens plateau ou régie.
Chaque groupe possède un minimum garanti en euros bruts par jour ou par représentation. Les montants sont révisés au 1ᵉʳ janvier et au 1ᵉʳ juillet ; consultez la dernière grille publiée par les partenaires sociaux.
Le barème des cachets bruts
Catégorie | Cachet minimum brut (2024) | Majoration répétition (≥8 h) |
---|---|---|
Groupe 1 | 155 € | +20 % |
Groupe 2 | 128 € | +15 % |
Groupe 3 | 110 € | +10 % |
Ces montants constituent la base de négociation ; libre à vous de demander davantage selon notoriété, complexité ou rareté de la performance.
Méthode pas à pas pour calculer votre tarif
1. Déterminez votre catégorie exacte
Relisez votre fiche de poste : un comédien qui assure également la mise en scène relève souvent de deux groupes. Faites valider par écrit votre intitulé pour éviter toute ambiguïté.
2. Intégrez charges et frais réels
Votre cachet brut n'inclut ni cotisations sociales, ni frais annexes. Calculez :
- Charges salariales : ~23 % du brut.
- Cotisation congés spectacles : 15,40 %.
- Frais de transport, repas et hébergement ; appuyez-vous sur notre guide pour négocier un défraiement juste (article prochainement disponible).
Le net disponible peut tomber à 55 % du brut. Ajustez donc le montant initial pour maintenir votre revenu cible.
3. Tenez compte de la diffusion
Une captation, un streaming ou la cession de droits voisins modifient la rémunération. Révisez les pourcentages en vous aidant de l'article droits voisins pour acteurs afin d'inclure une prime d'exploitation.
Négocier en toute confiance : les arguments clés
Anticiper les objections du producteur
Préparez un tableau comparatif entre votre calcul et le minimum conventionnel ; montrez que vous ne demandez pas « plus » mais le « juste ». Soulignez l'impact d'un cachet trop bas : risques de redressement, mauvaise image employeur, démotivation du plateau.
S'appuyer sur des comparables
Référencez des productions récentes et leurs grilles de rémunération. Les plateformes comme l'annuaire Book.fr des comédiens de théâtre offrent des indications de tarifs publiés par les pairs. Complétez par la lecture de notre méthode de politique tarifaire (article prochainement disponible) pour consolider votre argumentaire.
Outils et ressources utiles
- Calculatrice de cachet : téléchargez un modèle Excel pour automatiser charges, congés et prime de diffusion.
- Checklist contractuelle : suivez les étapes de contrat de spectacle vivant (article prochainement disponible) afin de sécuriser chaque clause.
- Mémo prêt-à-envoyer : un PDF d'une page résumant votre tarif et sa justification, à joindre à vos emails.
FAQ
- Le producteur peut-il me payer moins si le spectacle est autoproduit ?
- Non. La convention collective spectacle vivant s'applique quel que soit le budget ou le statut juridique de la compagnie.
- Comment prouver que j'ai le droit au groupe 1 ?
- Rassemblez votre rôle artistique, le volume de texte ou de partition et l'affiche officielle ; ces éléments démontrent votre statut d'interprète principal.
- Les répétitions sont-elles toujours payées ?
- Oui, dès lors qu'elles dépassent trois heures. Au-dessous, elles peuvent être incluses dans le cachet de représentation, mais cela doit figurer au contrat.
- Puis-je facturer en micro-entreprise ?
- Non. L'intermittence impose un contrat de travail. La facture est interdite pour les fonctions d'artiste interprète.
- Que faire en cas de litige de paiement ?
- Envoyez une mise en demeure, saisissez la commission paritaire de la convention, puis, en dernier recours, le conseil de prud'hommes.
Quiz : Êtes-vous au point sur votre cachet ?
Conclusion : passez à l'action !
Vous avez désormais la méthode pour calculer, justifier et négocier un cachet conforme à la convention collective spectacle vivant. Mettez à jour vos modèles de contrats, préparez votre tableau comparatif et contactez vos prochains employeurs avec assurance.
Prêt à franchir l'étape suivante ? Mettez votre profil en avant sur votre fiche Book.fr et transformez chaque prise de contact en contrat équitable.