Livrables JPEG, TIFF ou DNG : sécuriser vos exports pour éviter les conflits
JPEG, TIFF ou DNG ? Le choix du format de livraison semble anodin ; il déclenche pourtant la majorité des litiges post-production. Dans ce guide, vous découvrez comment sélectionner, paramétrer et transmettre chaque type de fichier pour protéger votre réputation et satisfaire le client dès le premier envoi.
Pourquoi vos livrables deviennent-ils sources de conflits ?
Un fichier mal compressé, un profil colorimétrique absent ou un poids de livraison imprévu peut transformer un projet fluide en affrontement juridique. Les causes les plus courantes :
- Interprétation différente de la notion de « haute résolution » entre photographe et commanditaire.
- Absence de métadonnées concernant l'exploitation, d'où des usages non autorisés.
- Mauvais profil ICC, provoquant une dérive couleur chez l'imprimeur.
- Perte d'informations lors d'une conversion automatique vers le web.
En anticipant ces risques, vous gagnez du temps et évitez les retours incessants, comme le démontre la check-list retouche couleur souvent citée dans les contrats d'agences.
Les trois formats maîtres à connaître

Pour beaucoup de créatifs, un schéma vaut mille discours ; cette infographie vous aidera à mémoriser instantanément les forces et faiblesses de chaque format. La colonne JPEG met en avant la légèreté et la compatibilité universelle tout en rappelant la compression destructive qui réduit progressivement la qualité à chaque enregistrement successif. La partie TIFF valorise la profondeur 16-bits, la transparence et la conservation des calques, qualités idéales pour l'impression haut de gamme et l'archivage sur le long terme. Enfin, la section DNG illustre la pérennité d'un RAW ouvert, la rationalisation des bibliothèques et l'économie d'espace sans sacrifier la moindre donnée du capteur. En l'imprimant, en la plaçant sur le mur de votre studio ou en l'insérant dans vos présentations client, vous disposez d'un aide-mémoire visuel qui supprime les hésitations et fluidifie le dialogue technique lors des réunions d'avant-projet.
JPEG : léger et universel
Le JPEG compresse les données pour réduire le poids, idéal pour le web. Cependant, la compression est destructive : chaque sauvegarde réitère la perte d'informations. Définissez :
- Niveau de qualité ≥ 90 % pour les impressions fine art.
- Profil ICC intégré (sRGB pour le digital, Adobe RGB pour l'impression).
- Dimension longue : 4 000 px minimum pour un A4 300 dpi.
Astuce : ajoutez une mention contractuelle sur la taille et la compression, inspirée de la méthode détaillée dans l'archivage des shootings (article prochainement disponible).
TIFF : la référence à long terme
TIFF préserve chaque couche d'information, accepte la transparence et le 16-bits. Il pèse lourd mais reste la norme pour l'archive et les impressions grand format.
- Compression LZW non destructive conseillée.
- Calques Photoshop conservés si le client gère la post-prod.
- Profondeur 16-bits pour retouche ultérieure sans banding.
DNG : le RAW universel
Le DNG encapsule les données brutes du capteur et leur métadonnées, tout en réduisant de 10 % à 20 % le poids des RAW propriétaires. Idéal pour :
- Assurer la pérennité de fichiers face à l'obsolescence logicielle.
- Transmettre un négatif numérique sans multiplier les formats.
- Simplifier la synchronisation cloud grâce au fichier unique.
Checklist d'export sécurisée
Imprimez ou épinglez ce pense-bête à votre écran !
- Établissez par écrit le format final (JPEG 90 %, TIFF 16-bits, DNG natif…).
- Vérifiez le profil ICC avant de lancer l'export.
- Nettoyez les métadonnées sensibles (GPS, nom modèle, numéro série) si nécessaire.
- Générez simultanément la preview basse définition pour validation client.
- Archivez la version originale sur deux supports et dans un cloud chiffré.
- Fournissez une note d'intention précisant droits et limites d'utilisation.
Tableau comparatif rapide
Critère | JPEG | TIFF | DNG |
---|---|---|---|
Taille (A4 300 dpi) | ≈ 8 Mo | ≈ 45 Mo | ≈ 30 Mo |
Compression | Destructive | Option LZW sans perte | Aucune |
Profondeur | 8 bits | 8 ou 16 bits | 12-14-bit RAW |
Compatibilité logicielle | Quasi universelle | Large, surtout PAO | Large (Adobe, DxO, ON1…) |
Usages majeurs | Web, livrables rapides | Impression, archive | Post-prod avancée |
Workflow anti-litige en 5 étapes

Avant de cliquer sur « Exporter », imaginez que vous progressez sur un parcours balisé où chaque jalon protège vos intérêts et ceux de votre client. Le premier point fixe le cadre : formats, résolutions et droits sont consignés noir sur blanc dès le brief. Vient ensuite l'export contrôlé : un fichier témoin part en éclaireur afin d'identifier toute dérive avant de lancer la série complète. Troisième pivot, la validation : le client reçoit une version filigranée, examine colorimétrie et cadrage, puis approuve par écrit, bannissant ainsi les retours tardifs. Quatrième étape, la livraison : un lien chiffré, horodaté, valable trente jours, limite la dissémination non autorisée. Enfin, l'archivage miroir répartit vos masters sur deux supports physiques et un cloud sécurisé, vérifiés semestriellement pour garantir leur intégrité. En gardant cette carte mentale sous les yeux, oublier une seule vérification devient impossible.
Adoptez ce process pour sécuriser vos livrables JPEG, TIFF ou DNG :
- Brief initial : liste des formats, résolutions et droits associés.
- Export contrôlé : testez un échantillon avant la série complète.
- Validation client : partagez une preview filigranée.
- Livraison finale via lien chiffré, horodaté et valable 30 jours.
- Archivage miroir : cloud + disque externe hors-site, vérifié tous les six mois.
Cette méthodologie rassure même un photographe à Mulhouse souhaitant déléguer sa post-production sans risque.
Cas pratiques : quand livrer chaque format ?
- Packshot e-commerce : JPEG 100 % + TIFF 16-bits pour gabarits retouche.
- Shooting « lifestyle » réseaux sociaux : JPEG 85 % 2 000 px + TIFF archive.
- Reportage corporate de prestige : TIFF 16-bits + DNG pour archives internes.
- Campagne affichage 4x3 m : TIFF 16-bits, prof. Adobe RGB, profil Fogra39.
Testez votre maîtrise des livrables
FAQ
- Dois-je toujours livrer les trois formats ?
- Non. Livrez uniquement les formats explicitement prévus au contrat. Fournir plus accroît la surface de risque sans bénéfice tarifaire.
- La conversion DNG altère-t-elle la qualité ?
- Non, elle ré-encapsule les données RAW sans perte et supprime les redondances.
- Comment fixer la résolution minimum ?
- Partez de l'usage final : impression (300 dpi) ou écran (72-150 dpi). Multipliez la taille en centimètres par la densité pour connaître le nombre de pixels.
- Quels logiciels lisent le TIFF 16-bits ?
- Adobe Photoshop, Affinity Photo, GIMP, Capture One, mais aussi la majorité des RIP d'imprimeurs.
- Puis-je facturer un supplément pour le DNG ?
- Oui, c'est un négatif numérique offrant une valeur patrimoniale. Précisez le tarif dans votre grille pour éviter toute confusion, à l'image de la politique tarifaire de tournage.
Conclusion : adoptez une charte de livraison
En normalisant vos exports et en communiquant clairement, vous limitez les aller-retours, évitez les malentendus et valorisez votre expertise. Annexez dès aujourd'hui une charte de livraison à vos devis et inspirez-vous de pratiques détaillées dans le contrôle qualité post-prod (article prochainement disponible). Besoin d'un modèle prêt à l'emploi ? Téléchargez notre gabarit et sécurisez vos prochains livrables JPEG, TIFF ou DNG dès maintenant !