Licence d'usage local : calculer un tarif équitable pour campagnes Avignon-Paris
Vous préparez une campagne visuelle diffusée entre Avignon et Paris ? Apprenez à fixer un tarif de licence d'usage local qui protège vos droits tout en restant compétitif. Méthode pas à pas, exemples chiffrés, clauses clés : suivez le guide.
Pourquoi parler de « Licence d'usage local » ?
En France, la rémunération d'un visuel se compose généralement du cachet de prise de vue et d'une licence d'exploitation couvrant la diffusion. Dans une campagne Avignon-Paris, la portée reste régionale : elle dépasse la simple ville sans atteindre le national. Une licence calibrée permet donc :
- de refléter la valeur réelle du visuel sur deux bassins économiques différents ;
- d'éviter la surfacturation pour l'annonceur local ;
- de préserver vos droits pour d'éventuelles extensions futures (affichage national, web international, etc.).
Les variables qui influencent votre tarif

Avant de plonger dans les coefficients et les tableurs, prenez quelques secondes pour visualiser votre campagne : un visuel placardé sur le pont Saint-Bénézet, décliné sur les colonnes Morris de la rive gauche et relayé en stories géolocalisées. Chaque paramètre – ville, durée, surface, taux de répétition – agit comme une molette de mixage qu'il faut ajuster avec finesse. Sans cette vision globale, le risque est double : sous-évaluer la force commerciale de Paris ou pénaliser inutilement l'annonceur avignonnais. Gardez donc en tête l'équilibre entre portée réelle, budget publicitaire et valeur créative, afin de transformer chaque euro investi en retour tangible pour vous comme pour votre client.
1. Périmètre géographique
Une diffusion simultanée à Avignon et Paris implique deux réalités :
- Audience Avignonnaise : marché local, tirage ou budget d'affichage modeste.
- Audience Parisienne : exposition plus large, valeur commerciale plus forte.
2. Durée de la campagne
La majorité des campagnes urbaines durent 1 à 3 mois. Plus la diffusion s'étend dans le temps, plus la licence doit augmenter.
3. Supports utilisés
Affichage 2 m², panneaux rétroéclairés, réseaux sociaux sponsorisés, presse gratuite : chaque support possède un coefficient de valorisation.
4. Nombre de visuels
Une série de cinq affiches ne se facture pas comme une visuel unique. Au-delà de trois déclinaisons, un tarif dégressif (-15 % en moyenne) reste courant.
Méthode pas à pas pour un prix équitable
Étape 1 : cartographier la zone Avignon-Paris
Le barème UPP* distingue souvent trois échelles :
- Ville unique : Avignon ou Paris seul.
- Régional + capitale : Avignon + Paris (notre cas).
- National.
Nous sommes au niveau 2, soit un coefficient d'environ 1,7 sur la base « Ville unique ».
Étape 2 : estimer la valeur commerciale de base
Pour un affichage urbain 2 m² sur 1 mois à Avignon, la UPP recommande environ 200 € de licence pour une seule ville. Conservez ce montant comme base.
Étape 3 : appliquer les coefficients d'extension
- Extension géographique Avignon + Paris : × 1,7 → 340 €.
- Support additionnel (Instagram sponsorisé) : × 1,3 → 442 €.
- Durée supplémentaire (2 mois au lieu de 1) : × 1,5 → 663 €.
Vous obtenez ainsi une base de 663 € par visuel.
Étape 4 : intégrer les frais annexes
- Post-production spécifique : 50 € / visuel.
- Frais de déplacement entre Avignon et Paris : calculez-les précisément (méthode détaillée ici).
- Gestion administrative du contrat : 5 % de la licence.
Total prévisionnel : ≈ 750 € par visuel.
Tableau comparatif des barèmes courants
Scénario | Coefficient appliqué | Licence unitaire | Note |
---|---|---|---|
Avignon seul, 1 mois, affichage 2 m² | 1 | 200 € | Base UPP |
Paris seul, 1 mois, affichage 2 m² | × 1,3 | 260 € | Capitalisation audience |
Avignon + Paris, 1 mois, même support | × 1,7 | 340 € | Licence locale étendue |
Avignon + Paris, 2 mois, + réseaux sociaux | × 2,55 | 510 € | Sans post-prod ni frais |
Pack complet (2 mois, RS, 5 visuels) | × 2,55 – 15 % | 433 € | Dégressivité appliquée |
*Sources : Barèmes UPP 2024, tarifs affichage JC Decaux.
Clauses contractuelles incontournables

Un contrat bien rédigé est votre meilleur rempart face aux utilisations imprévues. Imaginez la scène : six mois après l'accord initial, le client vous appelle pour vous annoncer que l'affiche plaît tellement qu'elle sera déclinée en abribus numériques à Marseille et Nice. Si votre acte de cession précise clairement les limites franco-locales, la durée et les supports autorisés, vous êtes légitime pour facturer l'extension au tarif convenu, sans devoir négocier dans l'urgence. Mentionnez aussi les conditions de paiement, les pénalités de retard, la résolution amiable des litiges et l'obligation de crédit photographique afin d'éviter toute zone grise.
Un contrat d'image régionale doit préciser :
- la liste complète des supports et des adresses postales d'affichage ;
- la date de début et de fin de diffusion ;
- les modalités d'extension (option nationale) avec barème pré-négocié ;
- la mention obligatoire du nom de l'auteur.
Bien négocier sans se brader
Pour éviter le dumping tarifaire, appuyez-vous sur votre politique tarifaire créative et sur la valeur ajoutée démontrée : storytelling, direction artistique, réactivité. Vous pouvez aussi proposer une licence image étendue à tarif préférentiel si le client confirme l'extension avant la fin de la première vague.
Outils pratiques
- Grille Excel de simulation (coefficients pré-intégrés).
- Convention collective : tableau des minimas pour rappel des cachets.
- Checklist « contrat + facture » avec rappel de la CFE et de la TVA.
- Exemple de devis mentionnant le défraiement.
Ressources locales utiles
Pour trouver des prestataires ou vérifier la concurrence, consultez l'annuaire des photographes d'Avignon : vous y évaluerez rapidement les fourchettes tarifaires régionales et les styles en vogue.
FAQ
- Comment réviser la licence si la campagne s'étend à Lyon ?
- Ajoutez le coefficient géographique supplémentaire (≈ × 1,2). Multipliez la licence initiale puis faites signer un avenant.
- Dois-je céder les droits web gratuitement ?
- Non. Même une bannière locale sur Facebook a une valeur commerciale. Intégrez-la dans le calcul (coefficient 1,3 à 1,5 selon la durée).
- Le client veut changer le visuel en cours de route, que faire ?
- Prévoyez une ligne « remplacement visuel » dans le devis. Facturez la nouvelle prise de vue + 50 % de la licence initiale.
- Puis-je utiliser le même visuel pour mon book personnel ?
- Oui, à condition de mentionner l'annonceur et de limiter l'usage à votre autopromotion. Inscrivez cette exception dans le contrat.
Quiz : testez vos réflexes tarifaires
Conclusion : sécurisez vos revenus, renforcez votre image
Une licence d'usage local bien calculée protège votre travail, rassure l'annonceur et crée un terrain favorable à de futures extensions nationales. Besoin d'aide pour formaliser votre prochain devis ? Contactez-moi et transformons vos visuels en revenus pérennes.